La Tunisie Culture ARTICLE

La culture de la Tunisie se diversifie par un héritage de quelque 3 000 ans d'histoire et une position géographique en plein bassin méditerranéen, berceau des civilisations les plus prestigieuses et des principales religions monothéistes. La Tunisie a en effet été un carrefour de civilisations et sa culture reflète les traces des cultures punique, arabe, turque, africaine, européenne et musulmane ainsi que l'influence des dynasties successives qui ont régné sur le pays.

Article détaillé : Culture de la Tunisie.

I. La Religion

L'islam est la religion principale et officielle de la Tunisie. La grande majorité des musulmans tunisiens sont sunnites de rite malikite, le reste étant hanafite ou ibadites. Les Tunisiens conservent paradoxalement quelques croyances comme le mauvais œil. Par ailleurs, le soufisme tient une grande place dans le pays qui est parsemé de constructions blanches que sont les zaouïas. Ce sont les tombeaux de saints qui sont censés posséder un privilège dans l'au-delà qui leur permet d'être un lien entre l'homme et Dieu. De nos jours, certains Tunisiens continuent à les fréquenter et à leur demander des faveurs.

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II. Les Langues

La Tunisie est l'État du Maghreb le plus homogène sur le plan linguistique car la quasi-totalité de la population parle l'arabe tunisien, ou darija, et comprend l'arabe littéral, qui est la langue officielle du pays, ainsi que le français. La darija tunisienne est considérée comme un dialecte dérivé de l'arabe classique — ou plus exactement un ensemble de dialectes — pour lesquels il n'existe aucun organisme officiel de normalisation et qui est surtout parlé dans le cadre d'un dialogue quotidien au sein de la famille. Selon des études linguistiques, il serait proche du maltais, qui n'est toutefois pas considéré comme un dialecte arabe pour des raisons sociolinguistiques. Le berbère est parlé par une minorité berbérophone, surtout dans le Sud du pays.

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III. Les Médias

Le paysage audiovisuel tunisien se compose de deux chaînes de télévision publiques (Télévision tunisienne 1 et Télévision tunisienne 2) ainsi que de chaînes de télévision privées nées du processus d'ouverture au secteur privé initié en 2003 et dont le nombre est renforcé après la révolution de 2011 : Zitouna TV, Al Mutawasit TV, Al Janoubiya TVAl Qalam TVHannibal TVEl Hiwar El TounsiNessmaTunisna TVAttessia TV ou encore TWT.

Il existe également de nombreuses stations de radio publiques, qu'elles soient nationales (Radio TunisRadio Tunisie CultureRadio Jeunes et RTCI) ou régionales (Radio GafsaRadio Le KefRadio MonastirRadio Sfax et Radio Tataouine), de même que privées (Radio 6, Cap FM, Chaambi FM, Express FMIFMJawhara FMRadio Kalima, Radio Al Karama, Kif FM, Mosaïque FMOasis FM, Oxygène FM, Sabra FM, Shems FM, Sawt Al Manajem, Ulysse FM).

La presse écrite connaît, sous les régimes autoritaires des présidents Habib Bourguib puis Zine el-Abidine Ben Ali, des périodes de libéralisation puis de censure. La révolution constitue un tournant, avec l'autorisation donnée à près de 200 nouveaux journaux et revues de paraître. Les partis politiques tunisiens ont le droit de publier leurs propres journaux mais ceux des partis d'opposition n'ont longtemps eu qu'un tirage très limit.

IV. L'éducation
L'éducation préscolaire non obligatoire, qui s'adresse aux enfants de trois à six ans, est dispensée dans les jardins d'enfants.

L'enseignement de base est obligatoire et gratuit, de six à seize ans, et se répartit sur deux cycles : le premier cycle, d'une durée de six ans, est dispensé à l'école primaire alors que le deuxième cycle, d'une durée de trois ans, se déroule au collège.

Ce parcours est sanctionné par le diplôme de fin d'études de l'enseignement de base permettant aux diplômés d'accéder à l'enseignement secondaire (toujours gratuit) dispensé au lycée durant quatre ans à partir de la réforme de 1995. Il comprend un tronc commun d'une année (trois jusqu'en 1991) au terme duquel les élèves sont orientés vers un deuxième cycle de trois ans comprenant sept filières (lettres, mathématiques, sciences expérimentales, sciences techniques, sciences de l'informatique, économie-gestion et sport) et sanctionné par le baccalauréat permettant l'accès à l'enseignement supérieur. Celui-ci compte notamment 179 établissements rattachés aux treize universités — dont cinq à Tunis, une à Sousse, une à Sfax, une à Kairouan, une à Gabès, une à Gafsa, une à Monastir et une à Jendouba — mais aussi 24 instituts supérieurs des études technologiques (ISET).

La formation professionnelle est assurée par un ensemble d'opérateurs publics parmi lesquels figure l'Agence tunisienne de la formation professionnelle qui assure une tutelle pédagogique de l'ensemble des opérateurs publics et privés. Les diplômes délivrés après une formation initiale sont de trois niveaux : le certificat d'aptitude professionnelle (CAP) qui sanctionne un cycle de formation d'une durée minimale d'une année après l'enseignement de base, le brevet de technicien professionnel (BTP) qui sanctionne un cycle de formation d'une durée minimale d'une année après la fin du premier cycle de l'enseignement secondaire ou après l'obtention du CAP et le brevet de technicien supérieur qui sanctionne un cycle de formation d'une durée minimale de deux années après le baccalauréat ou après l'obtention du BTP.

Alors que 21 % du budget national est consacré en 2008 à l'éducation nationale, le nombre d'élèves inscrits dans les niveaux primaire et secondaire se monte à 2,1 millions en 2008 contre 2,4 millions en 2000 et 1,7 million en 1987 ; 370 000 étudiants sont inscrits dans le même temps dans l'enseignement supérieur, soit 27 % de la classe d'âge concernée. En 2005, le taux d'alphabétisation est de 76,2 % et le taux de scolarisation des enfants de 12 à 17 ans, égal pour les garçons et les filles, est de 66 %.

En 2015, le ministère de l'Éducation décide d'intégrer une solution numérique pour les élèves qui a pour but de perfectionner la qualité de l'apprentissage.

Article détaillé : Système éducatif en Tunisie.

La Santé

En 2013, les dépenses de santé représentent 7,1 % du PIB du pays. En 2010, on compte 1,22 médecins pour 1 000 habitants.

L'espérance de vie à la naissance est de 75,9 ans en 2015, soit respectivement 73,8 ans pour les hommes et 78,1 ans pour les femmes. La mortalité infantile est de 22,35 morts pour 1 000 naissances en 2015.

En 2020, en raison de la pandémie de Covid-19, l'inquiétude s'étend au corps médical. En 2021, la Tunisie franchit le seuil des 10 000 décès, le deuxième en Afrique avec un taux de mortalité élevé.

Article connexe : Santé en Tunisie.

VI. Les Arts 

Les productions du cinéma tunisien restent rares et confidentielles même si certaines rencontrent un certain succès hors de Tunisie. Parmi les plus connues, on peut citer Un été à La Goulette (1996) et Halfaouine, l'enfant des terrasses (1990) de Férid Boughedir. Ce dernier, sans doute le plus grand succès du cinéma tunisien, met en scène un enfant dans le Tunis des années 1960. Nouri Bouzid porte quant à lui sur la réalité tunisienne un regard sans complaisance. Dans L'Homme de cendres (1986), il traite de la pédophilie, de la prostitution et des relations entre les communautés musulmane et juive. Dans Bezness (1991), c'est le tourisme sexuel qui se trouve dans sa ligne de mire.

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VII. Les Traditions

La Tunisie est réputée pour ses nombreux produits artisanaux dont les diverses régions du pays font leur spécificité.

La poterie tunisienne est principalement issue de Guellala, ville se situant dans le sud de l'île de Djerba, dont les habitants sont à majorité berbères et dont la profession principale est le travail de l'argile. D'autres centres potiers sur le littoral tunisien existent, notamment à TunisNabeulMoknine, etc. Mais si la poterie poreuse s'identifie à Guellala, celle émaillée (jaune, verte ou brune) est la marque de fabrique de Nabeul.

La ferronnerie remonte pour sa part à l'époque andalouse lorsque l'on décorait les portes cloutées, ornement devenu caractéristique du fer forgé tunisien. Bleues par tradition, destinées à embellir les maisons et à préserver l'intimité des habitants, ces grilles rappellent les moucharabiehs de la tradition arabo-andalouse, panneaux de bois sculpté qui permettaient aux femmes de regarder dans la rue sans être vues.

La ville de Kairouan constitue quant à elle le centre national de production de tapis. La Tunisie possède enfin une riche tradition de mosaïques remontant à la période antique.

Le costume traditionnel est la tenue par excellence des mariages et autres cérémonies. Au niveau national, c'est la jebba qui s'est imposée comme habit traditionnel. Les babouches masculines sont en général de la couleur naturelle du cuir, celles des femmes étant dans leur majorité brodées de fils de soie, de coton, d'or et d'argent avec des motifs floraux ou des croissants. Dans des régions du Nord et du Sud, les femmes portent traditionnellement la melia ou le houli.

Importé par les Andalous au XVIe siècle, le jasmin (Jasminum grandiflorumN 1) est devenu la fleur emblématique de la Tunisie. Dès la tombée de la nuit, les vendeurs confectionnent de petits bouquets et les vendent aux passants dans la rue ou aux automobilistes arrêtés aux carrefours. Par ailleurs, le jasmin fait l'objet d'un langage spécifique. Ainsi, un homme qui en porte à l'oreille gauche indique qu'il est célibataire. De plus, offrir du jasmin blanc est une preuve d'amour alors qu'offrir du jasmin d'hiver, sans odeur, est signe d'insolence.

VIII. La Gastronomie
La cuisine tunisienne est un héritage des diverses populations qui s'y sont succédé et mélangées en Tunisie. Elle se distingue par l'utilisation importante d'épices et d'herbes aromatiques, notamment le piment, le safran, le gingembre, le cumin, la coriandre, le poivre, le curcuma ou le carvi. Les plats se basent essentiellement sur les produits locaux : poissons, viandes de mouton et bœufblé dur et tendre ou encore une palette très large de fruits et légumes. La base de l'alimentation est la semoule, d'où le couscous, et les pâtes.

Ces dernières sont sans doute le plat le plus consommé, la Tunisie se plaçant au troisième rang mondial après l'Italie et le Venezuela avec 11,7 kg par habitant et par an273, en particulier les spaghettis et macaronis servis généralement avec de la sauce tomate plus ou moins pimentée et épicée, accompagnée de viande qui selon l'envie et les régions est de l'agneau, du bœuf, du poisson, du lapin voire du poulet, même si le plat traditionnel reste le couscous. Le pain, notamment le traditionnel pain tabouna (constitué essentiellement de semoule de blé et non de farine) est également un aliment apprécié de beaucoup de Tunisiens. Le fricassé est une sorte de sandwich constitué d'une pâte cuite dans l'huile, remplie de miettes de thon, d'harissa avec parfois des olives, des câpres et des rondelles d'œufs durs ; il est vendu dans beaucoup d'échoppes de restauration rapide, tout comme le fameux casse-croûte tunisien contenant les mêmes ingrédients. Un autre plat fort apprécié est la brik à l'œuf, traditionnellement avec des garnitures à base de thon, pomme de terrepersil, œuf et fromage. Le borghol est une soupe à base de blé concassé et de petites fèves séchées, parfumé de cumin, d'ail, d'harissa et d'huile d'olive. La ojja, la chakchouka et les divers ragoûts se mangent traditionnellement en y trempant son pain. 

La cuisine tunisienne se différencie quelque peu de ses voisines nord-africaines. Le tajine tunisien, contrairement à la version marocaine, consiste en une sorte de quiche à base d'œuf, viande, pomme de terre et persil. Le couscous, lui, se caractérise par une combinaison entre les légumes (pommes de terre, tomatecarottecourgepois chiche, fève, chounavet et piment), la viande (surtout celle d'agneau) ou le poisson et la semoule de blé dur. La mloukhiya, contrairement à la version égyptienne, nécessite une préparation et une très longue cuisson ; on l'accompagne plutôt de viandes rouges (comme le bœuf ou l'agneau) aux viandes blanches (comme le lapin) et on la prépare à l'occasion du nouvel an musulman. Le Mouled est, quant à lui, l'occasion de préparer une crème pâtissière à base de pignons de pin, l'assidat zgougou.

La pâtisserie tunisienne est diversifiée : parmi les pâtisseries traditionnelles, qualifiées de « pâtisseries orientales » dans les pays occidentaux, les plus connues sont le makroud de Kairouan, la zlabia au miel et les gâteaux à base d'amandes, de fruits secs, de pignons de pin et de pistaches, dont notamment le baklawa servi lors des fêtes et des mariages.

Article détaillé : Cuisine tunisienne.

IX. Le Sport
Le sport en Tunisie est marqué par la domination du football, tant sur le plan de la couverture médiatique que du succès populaire avec 27 733 licenciés contre 13 992 pour le taekwondo, second sport le plus pratiqué dans le pays. Toutefois, des sports comme le volley-ball ou le handball figurent également parmi les sports les plus représentés même si des sports moins connus sont plus pratiqués par les Tunisiens, notamment les arts martiaux (taekwondo, judo et karaté), l'athlétisme voire le tennis. D'autres grands sports comme le cyclisme sont en revanche moins représentés, faute d'infrastructures, d'équipements et d'intérêt médiatique suffisants.

L'Espérance sportive de Tunis est le club de football le plus titré du championnat national, avec 29 titres à son actif, et le plus titré de la coupe de Tunisie avec quinze titres à son actif ; c'est le premier club à participer à une compétition continentale en 1971 : la coupe des clubs champions africains. Le Club athlétique bizertin devient en 1988 le premier club tunisien à avoir remporté un trophée continental : la coupe d'Afrique des vainqueurs de coupe. Le Club africain est le premier club tunisien à avoir remporté la coupe d'Afrique des clubs champions en 1992. L'Étoile sportive du Sahel est le premier club tunisien à remporter la Ligue des champions de la CAF dans sa nouvelle édition le 9 novembre 2007. Le Club sportif sfaxien a aussi remporté des manifestations continentales et régionales ; il est le premier club à remporter deux fois de suite la coupe de la CAF en 2007 et 2008. Le derby de la capitale entre le Club africain et l'Espérance sportive de Tunis reste l'événement footballistique phare de l'année en rassemblant à deux reprises par saison plus de 60 000 spectateurs et donnant lieu à un show (dakhla en tunisien) de la part des supporters des deux équipes. Il existe d'autres classiques entre les quatre grandes équipes, l'Espérance sportive de Tunis, l'Étoile sportive du Sahel, le Club sportif sfaxien et le Club africain.

L'année sportive tunisienne est rythmée par les grandes compétitions que sont les championnats (footballhandballvolley-ball et basket-ball) et les coupes (footballhandballvolley-ball et basket-ball) des sports les plus populaires. En cyclisme, discipline moins suivie, sont organisés les championnats de Tunisie de cyclisme et, de façon irrégulière, le Tour de Tunisie.

Mais le pays organise également des compétitions internationales. Ainsi, la première édition de la Coupe du monde de football des moins de 20 ans s'y tient en 1977 tout comme les phases finales des coupes d'Afrique des nations de football en 1965, 1994 et 2004, dernière édition remportée par la sélection nationale. Plus récemment, le championnat du monde masculin de handball 2005 s'est également tenu en Tunisie. Le championnat d'Afrique des nations masculin de handball 2020 se déroulera en Tunisie.

En mai 2007, le pays compte 1 673 clubs sportifs dont les principaux sont actifs dans le football (250) et le taekwondo (206). Viennent ensuite le karaté et ses dérivés (166), le handisport (140), le handball (85), l'athlétisme (80), le judo (66), le kung fu (60), le kick-boxing (59), le basket-ball (48), la pétanque (47), le tennis de table (45), le volley-ball (40), la boxe (37), la natation (31) et le tennis (30).

Parmi les sportifs les plus connus, Mohammed Gammoudi s'illustre en athlétisme, ce qui lui permet de remporter quatre médailles aux Jeux olympiques, ce qui en fait le sportif tunisien le plus médaillé de l'histoire du pays. La Tunisie a également vu émerger des champions dans des sports individuels tels que Anis Lounifi (champion du monde de judo) ou encore Oussama Mellouli (champion du monde et olympique de natation). En ce qui concerne les sports collectifs, les équipes nationales ont remporté une coupe d'Afrique des nations de football, dix championnats d'Afrique masculin de handball dix championnats d'Afrique masculin de volley-ball et trois championnats d'Afrique masculins de basket-ball.

Article détaillé : Sport en Tunisie.

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